février 18th, 2019 | Romain Mueller
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Obtenir des soins au Mali peut encore aujourd’hui relever d’un vrai parcours du combattant. Certain patients sont contraints de parcourir entre 400 et 950 km, ce qui peut engendrer des dépenses énormes et certains d’entre eux sont incapables de payer leurs soins une fois arrivés sur place. Afin de remédier en partie à ce problème, nous organisons une fois par année des journées socio-sanitaires qui ont pour but d’apporter aux populations locales les soins de base dont ils ont le plus besoin.
La situation sanitaire au Mali est préoccupante et les différentes catastrophes humaines et naturelles qui touchent le pays sont à l’origine aujourd’hui d’un réel problème de santé publique. Les multiples sécheresses ainsi que les problèmes de sécurité de ces dernières années ont rendu la vie dans les zones rurales extrêmement difficile et ont entraîné l’abandon de bon nombre de postes de soins par le personnel soignant. Cette désertification du paysage sanitaire Malien intervient à un moment où les populations locales sont les plus vulnérables à cause de la malnutrition et où des pathologies comme le paludisme atteignent leur pic avec une prévalence d’environ 40 % dans la région de Tombouctou par exemple.
Grace aux efforts du Pont du Mali et de l’association Yirimadio-Suisse, la région de Tombouctou, et plus particulièrement Bourem-Inaly, a pu échapper à cette désertification médicale grâce à la construction de trois cases de santé et leur approvisionnement en médicaments. Pourtant, dans les zones rurales aux alentours, l’accès au soins reste très sporadique pour des raisons financières et à cause de l’isolement des populations locales. C’est pour cette raison que nous avons décidé d’organiser des actions ponctuelles qui visent à apporter des soins de santé de base directement aux populations qui en ont le plus besoin par l’organisation de consultations de médecine générale et d’interventions chirurgicales gratuites ainsi que par la formation du personnel soignant local.
Cette première semaine socio-sanitaires a eu pour thème « La santé et le développement local par les locaux ». Elle a eu pour but de sensibiliser les populations vivant autour du centre de santé de Berrégoungou et à partager des activités pédagogiques et sportives. Le centre de santé et son personnel ont joué un rôle très important durant toute cette semaine et ont prodigué des soins gratuitement à la population locale. Ce sont près de 600 personnes qui ont pu bénéficier de consultations gratuites et recevoir des médicaments, dont 50 femmes pour un dépistage du cancer du col de l’utérus, 15 hospitalisations et un accouchement. Les activités de sensibilisation ont visé tous les parents et jeunes enfants présents (particulièrement les femmes et les filles) et portaient sur les enjeux de la migration, les IST, ainsi que sur l’importance d’un retour à l’école pour les enfants déscolarisés. Les villageois se sont beaucoup mobilisés et ont suivi avec intérêt les différentes activités, faisant de cette première semaine socio-éducative un succès.
Rapport d’activités, par le Dr. Mahmoud Cissé qui est à l’origine du projet.
Ce sont quatre séries de journées socio-sanitaires qui ont été organisées en 2018 dans la région de Tombouctou, plus particulièrement dans les villages de Bourem Inaly, Berrégoungou, Hondoubomo et Tombouctou.
Douze jours de consultations gratuites qui ont été effectués par des médecins généralistes et spécialistes, accompagnés d’étudiants en médecine, de sage femmes et d’infirmiers. En particulier, les patients ont eu accès à des consultations de dépistage du diabète et de la malnutrition infantile, des consultations gynécologiques avec échographies et dépistage du cancer du col de l’utérus, ainsi qu’à des consultations d’ophtalmologie en particulier des dépistages de la cataracte et autres pathologies oculaires ainsi qu’à des chirurgies de la cataracte. Des médicaments et des moustiquaires imprégnées d’insecticide ont aussi étés distribués et le personnel soignant a été formé à la stérilisation du matériel médical ainsi qu’à la prise en charge des infections urogénitales. De plus des activités sociales on également été organisées, comme des activités de sensibilisation aux IST et plus particulièrement au VIH, la plantation d’arbres ou encore l’organisation de formations en gestion de projets destinés aux jeunes, particulièrement aux jeunes femmes.
C’est une équipe médicale constituée de trois médecins généralistes, d’un ophtalmologue, d’un infirmier spécialisé en optométrie, de six étudiants en médecine, d’une étudiante en pharmacie et de deux infirmiers qui ont pu se mobiliser pour cette deuxième série de journées socio-sanitaires organisée en 2018. L’équipe s’est scindée en 5 unités (ophtalmologie, médecine générale, gynécologie, pédiatrie et pharmacie) et ce sont au total 991 consultations et 23 hospitalisations (principalement pour paludisme avancé) qui ont été effectuées. Une quarantaine de patients ont été opérés de la cataracte et plus de cent femmes ont pu bénéficier d’un dépistage du cancer du col de l’utérus. De plus, le personnel de santé local a été formés à la prise en charge du paludisme et des infections urogénitales, ainsi qu’à la stérilisation du matériel médical. Finalement, des moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action ont été remises à l’association des femmes du village afin de lutter contre le paludisme, et diverses activités de prévention et sensibilisation ont été organisées.
Rapports d’activités, par le Dr. Mahmoud Cissé:
Fort du succès des éditions précédentes nous avons pu à nouveau organiser une série de journées socio-sanitaires en 2019. Malgré leur succès certain, ces activités n’ont fait que souligner le manque de prise en charge de certaines pathologies telles que les infections respiratoires chez les enfants, l’hypertension artérielle, l’ulcère gastroduodénal et les infections uro-génitales chez les adultes. D’autre part, nous avions pu constater en 2018 quelques cas de coqueluche, une maladie que les autorités croyaient absente à cause des compagnes de vaccination. Selon un rapport récent du gouvernent, ce ne seraient que 20% des parents qui chercheraient à faire soigner leur enfant en cas de maladie, alors que la situation sécuritaire reste toujours préoccupante et que la malnutrition touche jusqu’à 30% des enfants dans certaines régions.
C’est dans ce contexte que nous avons organisé une nouvelle journée socio-sanitaire en septembre 2019 sur le thème « La maladie n’est pas une honte ». Comme lors des éditions précédentes, nos objectifs ont été d’offrir un maximum de consultations gratuites, d’organiser des dépistages du cancer du col de l’utérus et du VIH, ainsi que d’organiser des activités de sensibilisation sur les IST et le paludisme. En tout ce sont quatre journées de consultations médico-chirurgicales gratuites qui ont été organisées, dont une journée de formation réservée au professionnels-elles de santé.
Rapports d’activités, par le Dr. Mahmoud Cissé:
A cause de sa situation humanitaire précaire, le Mali est particulièrement touché par les pathologies dites « de la face », telles que les fentes labio-palatines. Les enfants atteints de ces pathologies souffrent de graves handicaps: problèmes dentaires, d’alimentation et de croissance, troubles respiratoires, de l’audition et de la parole. Au-delà des douleurs physiques, les discriminations à l’égard des victimes de malformations créent également énormément de souffrance morale et contribuent à l’exclusion des personnes atteintes.
Au Mali, il existe de rares structures médicales pouvant assurer une prise en charge des enfants atteints de ces pathologies, mais elles sont uniquement concentrées dans la capitale. Du fait d’un accès aux soins difficile et d’un manque cruel de prévention et de sensibilisation, les patients issus des communautés rurales ne sont pris en charge qu’à un stade très évolué de leur maladie et, lorsqu’ils le sont, la méconnaissance des techniques de chirurgie réparatrice de la part des chirurgiens locaux et le manque de moyens des structures médicales empêchent souvent le bon déroulement du traitement.
Lors de cette édition 2020 des journées socio-sanitaires, nous avons décidé de nous concentrer sur ces pathologies (fente labio-palatines, noma, tumeurs, etc) et d’organiser différentes activités dans la région de Tombouctou. Ces activités se divisent en trois volets: la tenue d’opérations de chirurgie réparatrice à l’hôpital régional pour les enfants atteints, la sensibilisation des populations à l’intérêt de leur prise en charge, et la formation et sensibilisation des professionnels de la santé locaux sur leur diagnostic.
Rapports d’activités, par le Dr. Mahmoud Cissé:
Les pathologies cardiovasculaires et infectieuses demeurent un problème majeur de santé publique au Mali. Ces pathologies, qui représentent 30% de la mortalité mondiale, sont d’autant plus aggravées par la pauvreté et la précarité, faisant des communautés rurales Maliennes des zones particulièrement à risque. Cette situation sanitaire déjà tendue n’a fait qu’empirer ces derniers mois, notamment à cause de l’épidémie de COVID-19, au déficit de produits sanguins dans la région de Tombouctou, et à la canicule étouffante qui sévit dans tout le Mali.
Pour cette édition des journées sanitaires, nous avons donc décidé de nous atteler à ces problèmes en organisant différentes activités ayant pour but de réduire la mortalité liée aux pathologies cardiovasculaires. En particulier, nous avons pu offrir des consultations gratuites de dépistage de l’hypertension artérielle et des dyslipidémies, ainsi que des bilans biologiques et des ECG. Nous avons également organisé plusieurs journées de collecte de sang ainsi que des ateliers de sensibilisation sur les pathologies cardiovasculaires, sur les gestes barrières, ainsi que sur l’importance du don du sang. Finalement, des formation sur la fabrication de savon liquide et de solution hydroalcoolique ont été offertes au personnel des différents centres de sante de la région et des chirurgies de la cataracte gratuites ont pu être organisées.
Rapport d’activités, par le Dr. Mahmoud Cissé:
Cette édition initialement prévue pour le mois de septembre 2022 a été repoussée au mois de janvier 2023 compte tenu d’innombrables problèmes techniques et logistiques. En effet, le matériel et les médicaments ont pris énormément de temps avant d’arriver à destination.
Cette édition — ayant pour thème « la semaine généreuse » — visait à améliorer l’accès aux soins des populations par la formation des professionnels de santé, l’offre directe de consultations médico-chirurgicales et la sensibilisation des populations. Les différentes consultations et activités gratuites qui ont pu être offerts sont: des consultation de médecine générale, des dépistages du cancer du col de l’utérus, la collecte de poches de sang, la formation de 20 aides-soignants et matrones, et la sensibilisation de toutes les populations des zones couvertes par les ondes des radios de la région de Tombouctou.
Grâce à la ténacité du Dr Mahmoud Cissé, nous avons également pu organiser la 7e édition des Journées Socio-sanitaires de Tombouctou en 2023. Cette édition a permis de réaliser 406 consultations médicales gratuites dans diverses spécialités, dont la médecine générale, la pédiatrie, la gynécologie-obstétrique et la psychiatrie. De plus, 102 patients ont bénéficié d’opérations ophtalmologiques, principalement pour la cataracte, et 7 enfants ont été opérés pour des fentes labio-palatines. L’événement a également inclus des examens complémentaires, une collecte de sang, et des émissions radiophoniques de sensibilisation sur différents sujets de santé, démontrant l’engagement continu de l’association à améliorer les conditions sanitaires dans la région de Tombouctou.
Rapport d’activités, par le Dr. Mahmoud Cissé:
Nous organisons la huitième édition des Journées Socio-Sanitaires de Tombouctou cette année ! Durant cette semaine, nous organiserons des consultations médicales gratuites, de la petite chirurgie, des opérations de la cataracte, une journée de don de sang, et des émissions radiophoniques de sensibilisation sur la santé. Comme durant les éditions précédentes, les principaux objectifs sont de fournir des services de santé gratuits, sensibiliser la population aux questions de santé importantes, et encourager les dons de sang.
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